Sur le chemin du retour, grande soeur Ellama ne me questionna guère. Elle avait un bon sens de l'orientation et n'avait plus besoin de ma mémoire. Dans ma tête passaient en boucle les paroles de mon père. Le dernier morceau me parut le plus long. Grande soeur Ellama faisait régulièrement ce chemin, je n'avais plus rien pour m'occuper l'esprit.
Arrivées à destinations, nous sortîmes le médicament triomphalement et essoufflées comme des marathoniens. La mère dit : « Mangez-le ». On a regardé le père. Il a hoché la tête. Nous avons mangé.Nous n'avons rien demandé. Les enfants, ça écoute et ça obéit. Le père ne parla pas non plus, à la maison, c'était la mère qui parlait. La mère souriait et nous parlait gentiment. C'est à ce moment que j'ai remarqué qu'elle avait cessé de s'alimenter. Je l'ai vu aux regards furieux qu'elle jetait sur l'homme qui avait exposé son enfant aux dangers de la ville. C'est peut-être cette imprudence qui motiva son refus de tenir et précipita sa fin.
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