Bienvenue


Guerrière

Un prétendant demanda :
"Elle va pouvoir s'adapter.
- Elle a bien plus que les capacités d'adaptation"

Passée l'émotion de la trahison de ce cousin bien-aimé, je pensais à la langue des échanges. Ils avaient parlé en dialecte local. J'avais de suite rétorqué en anglais. Ma langue -que je qualifierai de maternelle par défaut de mot et de mère - n'était en rien intervenue dans cette révolte. Au début de mon séjour, l'anglais médiatisait le dialecte local et le français. Le jour viendrait où spontanément sortirait des profondeurs de mon corps la langue première enfouie. Déjà, quand je consolais les enfants et que je disais " Ah, là, là", les "l"glissaient vers le "r" et le phrasé se rapprochait des berceuses locales. Oublier le français, c'était parapher le consentement à mon non-retour. Aussi me fallait-il l'exercer. Depuis ce jour, je chantais à longueur de journée. L'oiseau captif n'était pas mélancolique. L'ardeur et l'application aux chants surprenait ceux qui ne saisissaient pas l'aspect purement technique du procédé.

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