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Salade d'aimers 8

Pour le 8 août d'une année lointaine

Une chambre tranquille.
Dans le lit, un enfant mort ou endormi.
La lumière passe doucement.
Les marionnettes sont posées en rang sur l'étagère.
Les pantins sont accrochés sur le mur à la verticale.
Sur les pantins, sur les marionnettes, sur un piano, sur le lit, de la poussière.
Depuis des mois personne n'est venu.
L'enfant dort depuis longtemps, très longtemps, trop longtemps.
L'air est léger, plein d'oxygène qui n'a jamais servi.
Le chocolat est froid.
Le pain est dur.
Les fruits sont pourris.
Des petits vers blancs se promènent sur la peau velue, pénètrent la chair, grouillent sous le tissu fragile.
L'enfant est peut-être mort.
La fenêtre s'ouvre.
Le vent époussette le piano.
Le piano s'étire.
Les marionnettes se lèvent.
Les pantins sautent sur les touches du piano.
La couverture se soulève et s'abaisse légèrement, lentement, régulièrement.
L'enfant dort.

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