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Au Nom du Père, 28

Il y aurait 7% d'homosexuels déclarés en France. 7% de personnes qui ont résisté aux conditionnements de toutes sortes, à l'auto-censure et aux foudres de la vindicte populaire. Pour les autres, on ne peut pas savoir. Une expérience – à ne pas réaliser – consisterait à conditionner une centaine d'enfants à être homosexuels. On aurait des chiffres bien différents. Une autre – à proscrire également – consisterait à laisser une centaine d'enfants livrés à eux-mêmes, sans conditionnement aucun. Les On trouverait d'autres résultats encore. A moins de céder à une abomination expérimentale – dont l'exactitude scientifique serait faussée par le caractère monstrueux lui-même – le discours sur la nature et la culture, l'inné et l'acquis est vain. Spéculations aussi les considérations selon lesquelles un enfant aurait besoin ou non d'une proximité d'un adulte de chaque sexe pour se construire. En dehors de ces préoccupations essentielles, la conjoncture actuelle fait de l'homoparentalité une possibilité neuve pour la question de l'adoption toute entière et pour quelques cas de placement.
Des couples d'homosexualité ont créé la notion de co-parentalité : deux mamans et deux papas bichonnent le même enfant. Généralisée, cette notion de co-parentalité éviterait les traditionnels supplices que la société de l'hétéroparentalité génétique inflige aux enfants adoptés ou à ceux qui sont placés. Les couples homosexuels qui ont eu recours à l'insémination artificielle expliquent la vérité à leurs enfants, même jeunes. Les couples hétérésexuels ont la possibilité de taire ce genre de procédé et nul doute que certains ne s'en privent guère, vu les secrets entourant l'adoption et le drame de celui qui l'apprend par un tiers ou au détour d'un conflit. Cependant, il est vrai que le tabou se lève peu à peu. Les parents adoptifs expliquent avec force de pitié les raisons qu'ils ne connaissent pas la plupart du temps et qui ont conduit à l'abandon. La plupart du temps, ces explications ne sont là que pour valider la légitimité de l'adoption. L'enfant n'est pas dupe et sait que l'histoire de sa famille originelle lui échappe. Cela est excusable, elle échappe également aux parents adoptifs. En revanche, ce qui reste incompréhensible, c'est le refus d'expliquer les motifs de l'adoption, et par là même d'incrire l'enfant dans l'histoire de sa famille adoptive, cette histoire qui l'a amené dans cette famille-là. Lorsqu'il il y a stérilité, c'est plus commode pour les parents d'expliquer les défaillances de l'autre couple parental que les siennes propres. Dans un couple homosexuel, le manque est visible et incontournable. Enfin, l'homosexuel partage avec l'enfant adopté sa marginalité. Comme lui, il n'a pas été désiré par ses parents, il a été accepté. L'enfant adopté a donc davantage de possibilités d'être compris par des parents homosexuels. Il ne sera pas laissé seul face à une hostilité insidieuse et polie. Il ne pourra pas non plus exploiter sa différence pour échapper à une juste réprimande que des parents adoptifs surprotecteurs peuvent contester. De plus, les homosexuels savent qu'ils ne pourront jamais avoir d'enfants. Or, certains parents hétérosexuels sont incompatibles ou ne sont pas stériles à 100%. La tentation du divorce ou l'espoir d'un déblocage psychologique par le moyen de l'enfant adopté peut être là. Si l'enfant n'est qu'un moyen, n'est qu'un espoir, quel sera son sort, que l'enfant biologique idéal naisse ou non ? Le couple homosexuel peut donc garantir davantage de stabilité et d'affectivité pour l'enfant adopté.

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